Concernant la marche, il parait qu'elle était très belle et bucolique à souhait.
Je vais faire de mon mieux afin de rendre ce compte-rendu agréable avec les très jolies photos d'Anne et Yolande ainsi que les précisions (sur la ligne !) de Félix à qui j'adresse un grand merci.
Ils n'étaient que deux !
Non ! bien sûr ! Il y avait une vingtaine de personnes pour partir à l'assaut des Grands-Fonds (2h30 de parcours), car il faut descendre mais aussi beaucoup monter...
C'est une des régions les plus secrètes et les moins accessibles, quoiqu'avec les embouteillages des axes principaux, beaucoup de gens ont appris à circuler dans ce labyrinthe.
Les Grands-Fonds sont circonscrits aux communes du Gosier, Sainte Anne, Le Moule, Morne à l'eau et les Abymes.
Les calcaires tertiaires surélevés sont rongés par un réseau de vallées chenillées formées par le ruissellement des eaux. On y circule le plus souvent le long de raides versants rocheux raccordés à des fonds plats tapissés d'argile noire. Entre mornes et vallées, un enchevêtrement de routes et de chemins relient des villages à la toponymie évocatrice : Deshauteur, Grand-bois, Bellevue, Fonds-Bambous, champvert etc...
Dans ce dédale, à la fois refuge et piège, le bois subsiste sur les versants, avec des résidus de forêts sèches. Le morne LESCADE est le point culminant des Grands-Fonds avec 129 mètres.
Quelqu'un saura-t'il le trouver ???
Au 18° siècle les blancs se fixèrent dans le secteur nord, autour du lieu-dit Matignon, d'où leur appellation locale "les Blancs Matignons". Leur pauvreté les marginalisera, d'autant qu'elle s'était conjuguée avec l'affirmation jamais vraiment étayée, d'une origine aristocratique. Fuyants les troubles révolutionnaires, un certain nombre d'entre eux auraient trouvé refuge dans les Grands-Fonds en y créant un isolat. Voici un texte sur les Blancs-Matignons :
Sapotilles
Dans les champs et les ravines il y a de nombreux arbres à pain (c'est précisement à cet endroit où furent importés les premiers arbres à pain de la Guadeloupe), abricotiers pays, manguiers, cocotiers, corrossoliers, roucou, goyaviers disséminés tout au long du parcours ainsi que de nombreux jardins créoles le long des versants. On y trouve des ignames, du manioc, des bananes, des avocats, des gombos, du piments etc...
De quoi satisfaire une bonne table antillaise !
Les Grands Fonds, en Grande-Terre exploitent 10% de la SAU guadeloupéenne et occupent 4400 personnes équivalents à 1320 emplois à temps complet. C’est le quatrième bassin d’emplois. 15% de la surface cultivée sont consacrés à la culture de la canne, 9% à celle des légumes. La zone est au deuxième rang pour la production de légumes, mais c’est la première région productrice de tubercules. Les 3300 hectares de prairies consacrés à l’élevage place la région au deuxième rang, avec 12000 bovins, 5100 caprins, 4600 porcs. Les Grands-Fonds sont également la troisième région avicole de la Guadeloupe avec 45 600 volailles.
Le défrichement des Grands Fonds
Tout au long de la balade, dans les ravines, on passe devant de nombreuses mares qui étaient autrefois de véritables lieux de vie : les femmes y faisaient leurs lessives et la population venait y chercher de l'eau pour leur usage quotidien.
Les Grands Fonds, en Grande-Terre exploitent 10% de la SAU guadeloupéenne et occupent 4400 personnes équivalents à 1320 emplois à temps complet. C’est le quatrième bassin d’emplois. 15% de la surface cultivée sont consacrés à la culture de la canne, 9% à celle des légumes. La zone est au deuxième rang pour la production de légumes, mais c’est la première région productrice de tubercules. Les 3300 hectares de prairies consacrés à l’élevage place la région au deuxième rang, avec 12000 bovins, 5100 caprins, 4600 porcs. Les Grands-Fonds sont également la troisième région avicole de la Guadeloupe avec 45 600 volailles.
Le défrichement des Grands Fonds
Tout au long de la balade, dans les ravines, on passe devant de nombreuses mares qui étaient autrefois de véritables lieux de vie : les femmes y faisaient leurs lessives et la population venait y chercher de l'eau pour leur usage quotidien.
De nos jours, il n'y a guère que les boeufs qui profitent de ces havres de fraîcheur.
Félix, qui réside vers Deshauteur, nous a raconté que dans son enfance, ses camarades et lui même étaient toujours à la recherche de nouvelles occupations ou façons de jouer. Ils inventaient tout un tas d'objets comme ici un pipeau fabriqué avec une queue de giraumon. Il pouvait également être fait avec du bambou.
Qui n'a pas croisé sur la route ou sur les chemins, tirés par des boeufs sur-hormonés, ces magnifiques cabrouets ?
on les rencontre un peu partout sur notre île, le plus souvent chaussés de roues en caoutchouc. A l'époque, ils servaient de moyens de transport pour les gens et la canne à sucre en autre.
La fabrication du charbon de bois est tout un art qui demande beaucoup de travail et qui est assez pénible. Il faut couper le bois, le rassembler, le mettre en forme, le couvrir de paille, puis de terre, mettre le feu et le surveiller en permanence pour que le montage ne s'embrase pas. Ensuite, il faut le ramasser et le mettre en sac.
Nous terminons avec une grande tradition de Noël en Guadeloupe : le cochon !
Ici, beaucoup de gens élèvent leur cochon pour les fêtes de fin d'année afin de fabriquer le boudin et le jambon. Autrefois, on passait le jour de Noël chez les voisins, la famille pour le traditionnel "tué cochon". C'était le moment de faire le fameux "boudin créole". Durant une année, l'animal aura été engraissé avec un soin tout particulier, notamment chez les puristes, qui n'hésitent pas à relever les auges d'épices et de piments afin de parfumer la chair !!!
Le jour "J", tout le monde s'affaire, les hommes à grands coups de remontants, le rhum coule à flot...
Devinez qui s'occupe du cochon ?!!!
Le sang est battu, puis mélangé au pain mouillé; l'ensemble est relevé d'épices, de fines herbes et de piment bien sûr ! La préparation est versée dans les intestins du cochon qui ont été préalablement nettoyés, brossés à l'eau et au citron. Un brin de cuisson et c'est prêt. Bon appétit !