mercredi 28 avril 2010

Habitation Néron-Le Moule- jeudi 22 avril 2010




J'ai un peu... voire même beaucoup délaissé les marches du papillon !
Je sais que vous aimez ce rendez-vous quasi hebdomadaire, mais quelques vacances en famille bien méritées (si, si !), et une préparation d'exposition pour le mois de juin sont la raison de cette absence prolongée !
Je vais tenter de me faire pardonner en vous racontant la balade de ce jour, qui débute aux environs de la distillerie Damoiseau vers l'habitation Néron.
30 vaillants randonneurs ont fait le déplacement aujourd'hui pour cette jolie randonnée dans une campagne à nouveau verte ! En effet, les dernières pluies ont ravivé une nature épuisée par la sécheresse du carême.

Rendez-vous pour le moins sympathique : la distillerie Damoiseau ! 

Le domaine agricole et l'installation industrielle correspondante de Bellevue au Moule ont été fondés à la fin du 19° siècle par les Rimbaud, originaire de la Martinique.
En 1942, l'ensemble, dont 144 hectares de terre, est vendu à Roger Damoiseau. Le domaine produit du rhum agricole, du rhum vieux, du rhum de paille.



C'est en 1642 que les premiers moulins à broyer la canne à sucre font leur apparition en Guadeloupe, utilisant la force animale. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que le moulin à vent s'impose. Le premier est signalé en 1736, 71 sont recensés en 1767. Il existait 594 moulins en Guadeloupe en 1835 dont 252 étaient actionnés par le vent.En 1996, ce moulin est restauré et entretenu par la distillerie de rhum Damoiseau. Le moulin est composé de 5 essences de bois différentes dont le toit en wapa. Les murs atteignent 1,20 m d'épaisseur.Il servait avec 2 autres moulins à extraire le jus des morceaux de canne à sucre après qu'ils aient été hachés menu par les coupe-canne. 


Mais il est encore un peu tôt pour une dégustation !!! Sitôt notre convoi rassemblé, nous partons dans un chemin un peu après la distillerie. La campagne est vallonnée et très arborée.



Notre troupe se met en route dans un chemin qui descend vers une grande plaine verdoyante où quelques palmiers semblent régner sur la campagne environnante. 




On trouvera tout au long du sentier différents arbres fruitiers comme il est courant dans toutes les campagnes en Guadeloupe. Le manguier figure bien sur en bonne place, son berceau d'origine est l'Asie et, plus précisément, la région comprise entre le sud de l'Himalaya et le nord de la Birmanie. On trouve aussi le fruit à pain, l'arbre à noni tout deux originaires de la Polynésie, mais également des goyaviers natif des Caraïbes et de l'Amérique centrale etc ...

Faute de rhum, nous faisons une première halte pour déguster des mangues ! 


Tandis que d'autres se régalent d'un tapis de canne à sucre !

Nous traversons la route qui va du moule vers Morne à l'eau et continuons vers un morne à travers la campagne, vers l'habitation Néron. le paysage a beaucoup changé. Il s'est considérablement urbanisé, et le chemin de terre sur lequel nous marchions il y a encore 1 an et demi est devenue une route bitumée...

Nous arrivons à la section Lacroix, à l'ancienne distillerie et habitation Néron, maintenant en ruine.


L'habitation-sucrerie Néron a été créée en 1740. Elle s'est par la suite enrichit d'une distillerie, dont voici quelques vestiges...


Au cours de la première guerre mondiale, l'activité est intense car les besoins en alcool sont accrus, il constitue une matière première indispensable à la fabrication de poudres et d'explosifs. En 1933, lorsque Roger Beuzelin (1899-1977) rachète le domaine, 15% des terres sont cultivées sur les 150 hectares de terres utiles ! Pendant la seconde guerre mondiale, alors que la Guadeloupe connaît une pénurie totale, la société fabrique des substituts de savon, de confiture et d'eau de Cologne. Les activités diminuent à partir de 1953, mais le Rhum Néron continue à être produit jusqu'en 1966.



Les années et le manque d'entretien n'arrangent pas ses anciens domaines. L'habitation se dégrade  rapidement, elle est squattée, on vient y faire ses besoins. 


Derrière cette porte, c'est un bien triste spectacle qui nous attend...



Les abords de la propriété ne sont guère plus enviables....


Le moulin et la maison délabrée dans laquelle on faisait les pesées.


La balance est toujours là mais la nature a repris ses droits !

L'histoire est ce qu'elle est, mais on ne peut que regretter de voir disparaître un tel patrimoine.
Encore quelques images de cette ancienne habitation...


La cuisine

Le moulin


La magnifique allée d'arbres qui mène à la chapelle

La maison, le moulin et la maison de la pesée

La fin de notre balade nous mène derrière l'habitation où deux grands bassins avaient été creusés pour les besoins en eau de la distillerie et de l'habitation.


Et c'est l'occasion d'une dernière pose avant le retour.



Dernières photos de cette sortie, et à la semaine prochaine...


Dans l'habitation Néron, un arbre immense se fait envahir peu à peu par des lianes. Mais j'ai oublié son nom !!! Quelqu'un peut-il m'aider ?


Je ne résiste pas à photographier les troncs d'arbre dont les années  façonnent souvent des formes très surprenantes.


campagne vers la distillerie Damoiseau

vendredi 26 février 2010

Ravine chaude-forêt de Castra et rivière sable-jeudi 25 février 2010





Nous étions une bonne vingtaine à nous retrouver non loin de Ravine Chaude entre la rivière Sable et la forêt de Castra. Il nous aura fallu environ 3h30 pour faire cette boucle champêtre et forestière qui fut chaude et poussiéreuse  !




En effet, le 11 février, l’effondrement du dôme de soufrières Hills à Montserrat a provoqué un panache de cendres siliceuses s’élevant à plus de 15 200 mètres d’altitude et a généré des coulées pyroclastiques (gaz chauds et débris jusqu’à 400 mètres). Les vents d’altitude ont ensuite entraîné une partie des cendres en direction du Sud atteignant ainsi les îles de l’archipel de Guadeloupe dès l’après midi du 11 puis de la Dominique et de la Martinique dans la matinée du 12. Les épaisseurs de cendres constatées en Guadeloupe ont été de l’ordre de 1 à 3 millimètres. 
Depuis aucune averse n'est venue ravivée les couleurs flamboyantes de notre île !


florilège siliceux 



Charmante entrée pour ce petit jardin créole !




Le chemin débute par une route empierrée au milieu des champs de canne. Il en reste encore quelques tronçons en Guadeloupe.




Dans la campagne, et autour de la rivière on trouve pléthore de jardins créoles.










Champ d'ananas sur fond de campagne cannière.




Comme vous le constatez, la canne est très haute. 
A moins que Catherine ne soit restée très petite !!
Curiosité ! En pleine campagne, ce panneau « attention école » a élu domicile. 
Ce doit être le sentier de l’école buissonnière. Chut !


Après un passage dans les champs de canne, je respire, le long du chemin, une odeur à nulle autre pareille : zebe à fer ! Il y en a partout ! Je ne fais ni une ni deux, j’en ramasse des brassées ! Cette plante a de nombreuses vertus, son odeur ressemble à la coriandre, et j’en assaisonne mes poissons crus,  salades variées et autres plats cuisinés…
On l’appelle également chadron béni, Eryngium foetidum, Zèbe à fer ; Herbe à fer (Guadeloupe - Martinique), Zèbe piante (Herbe puante) ; Coulante (Haïti)…
Je vous invite à cliquer sur ces deux liens pour en savoir davantage : 
zèbe à fer - lien 1
zèbe à fer - lien 2


Nous abordons la forêt de Castra en longeant la rivière Sable. Seul l’avant plan et le reflet du ciel dans l’eau ont gardé leurs couleurs, le reste semble figé par la cendre grise.

Ce sentier est une invitation à la flânerie. Nous allons serpenter un long moment dans ce sous-bois qui monte et qui descend jusqu’à un ruisseau, puis un autre. Les marques bleues, puis rouges et bleues, puis rouges …. Au secours ! 
Cet endroit est un vrai labyrinthe pour qui n’y a jamais été ! vous avez intérêt à vous munir de petit cailloux, c’est plus prudent !





Arbres à barbe ou velus, comme vous voulez !

La troupe à l'arrêt !

Effets de lumière.


Sac de noeuds ! Pour ma part j’ai renoncé !



Tout au long de la rivière, une variété incroyable de fougères a poussé. Elles comportent environ 13 000 espèces (le plus grand embranchement végétal après les angiospermes). On rencontre environ les trois quarts des espèces dans les régions tropicales et une bonne proportion de ces fougères tropicales est épiphyte. Elles ont généralement besoin d'une assez grande quantité d'eau, toutefois certaines espèces xérophiles supportent bien la sècheresse. Certaines montrent même un phénomène de revivescence : elles semblent mortes par grande sécheresse, mais reprennent leur croissance lorsqu'elle sont réhydratées. L'eau est néanmoins indispensable dans le cycle développement des fougères car les sporanges ne peuvent s'ouvrir qu'en présence d'un taux d'humidité atmosphérique suffisant, les spores ne peuvent germer que sur un substrat humide et sans eau la fécondation est impossible. C'est pourquoi les précipitations constituent le principal facteur qui détermine la répartition géographique des fougères.




L'ordre des Polypodiales (ou Filicales) comprend plus de 80% des espèces des fougères actuelles. Ce type de plantes se trouve couramment sur les murs et les troncs des arbres. Elles sont présentes sous toutes les latitudes que ce soit sous climat tropical, subtropical ou tempéré.
Enfin, un lieu colonisé par les fougères est appelé une « fougeraie ».




L'ananas bois, ici en fleur, est une plante épiphyte dont les variétés sont nombreuses et voisine de l’ananas cultivé mais dont les fleurs rouges-roses ou jaunes ne donnent pas de fruit. On les trouve généralement sur les branches d’arbre. Celui-ci était par terre .



Ananas en culture



Ananas sauvage en pleine forêt




Fin de balade : une bonne douche dépoussiérante, et à bientôt pour une nouvelle marche !