vendredi 26 février 2010

Ravine chaude-forêt de Castra et rivière sable-jeudi 25 février 2010





Nous étions une bonne vingtaine à nous retrouver non loin de Ravine Chaude entre la rivière Sable et la forêt de Castra. Il nous aura fallu environ 3h30 pour faire cette boucle champêtre et forestière qui fut chaude et poussiéreuse  !




En effet, le 11 février, l’effondrement du dôme de soufrières Hills à Montserrat a provoqué un panache de cendres siliceuses s’élevant à plus de 15 200 mètres d’altitude et a généré des coulées pyroclastiques (gaz chauds et débris jusqu’à 400 mètres). Les vents d’altitude ont ensuite entraîné une partie des cendres en direction du Sud atteignant ainsi les îles de l’archipel de Guadeloupe dès l’après midi du 11 puis de la Dominique et de la Martinique dans la matinée du 12. Les épaisseurs de cendres constatées en Guadeloupe ont été de l’ordre de 1 à 3 millimètres. 
Depuis aucune averse n'est venue ravivée les couleurs flamboyantes de notre île !


florilège siliceux 



Charmante entrée pour ce petit jardin créole !




Le chemin débute par une route empierrée au milieu des champs de canne. Il en reste encore quelques tronçons en Guadeloupe.




Dans la campagne, et autour de la rivière on trouve pléthore de jardins créoles.










Champ d'ananas sur fond de campagne cannière.




Comme vous le constatez, la canne est très haute. 
A moins que Catherine ne soit restée très petite !!
Curiosité ! En pleine campagne, ce panneau « attention école » a élu domicile. 
Ce doit être le sentier de l’école buissonnière. Chut !


Après un passage dans les champs de canne, je respire, le long du chemin, une odeur à nulle autre pareille : zebe à fer ! Il y en a partout ! Je ne fais ni une ni deux, j’en ramasse des brassées ! Cette plante a de nombreuses vertus, son odeur ressemble à la coriandre, et j’en assaisonne mes poissons crus,  salades variées et autres plats cuisinés…
On l’appelle également chadron béni, Eryngium foetidum, Zèbe à fer ; Herbe à fer (Guadeloupe - Martinique), Zèbe piante (Herbe puante) ; Coulante (Haïti)…
Je vous invite à cliquer sur ces deux liens pour en savoir davantage : 
zèbe à fer - lien 1
zèbe à fer - lien 2


Nous abordons la forêt de Castra en longeant la rivière Sable. Seul l’avant plan et le reflet du ciel dans l’eau ont gardé leurs couleurs, le reste semble figé par la cendre grise.

Ce sentier est une invitation à la flânerie. Nous allons serpenter un long moment dans ce sous-bois qui monte et qui descend jusqu’à un ruisseau, puis un autre. Les marques bleues, puis rouges et bleues, puis rouges …. Au secours ! 
Cet endroit est un vrai labyrinthe pour qui n’y a jamais été ! vous avez intérêt à vous munir de petit cailloux, c’est plus prudent !





Arbres à barbe ou velus, comme vous voulez !

La troupe à l'arrêt !

Effets de lumière.


Sac de noeuds ! Pour ma part j’ai renoncé !



Tout au long de la rivière, une variété incroyable de fougères a poussé. Elles comportent environ 13 000 espèces (le plus grand embranchement végétal après les angiospermes). On rencontre environ les trois quarts des espèces dans les régions tropicales et une bonne proportion de ces fougères tropicales est épiphyte. Elles ont généralement besoin d'une assez grande quantité d'eau, toutefois certaines espèces xérophiles supportent bien la sècheresse. Certaines montrent même un phénomène de revivescence : elles semblent mortes par grande sécheresse, mais reprennent leur croissance lorsqu'elle sont réhydratées. L'eau est néanmoins indispensable dans le cycle développement des fougères car les sporanges ne peuvent s'ouvrir qu'en présence d'un taux d'humidité atmosphérique suffisant, les spores ne peuvent germer que sur un substrat humide et sans eau la fécondation est impossible. C'est pourquoi les précipitations constituent le principal facteur qui détermine la répartition géographique des fougères.




L'ordre des Polypodiales (ou Filicales) comprend plus de 80% des espèces des fougères actuelles. Ce type de plantes se trouve couramment sur les murs et les troncs des arbres. Elles sont présentes sous toutes les latitudes que ce soit sous climat tropical, subtropical ou tempéré.
Enfin, un lieu colonisé par les fougères est appelé une « fougeraie ».




L'ananas bois, ici en fleur, est une plante épiphyte dont les variétés sont nombreuses et voisine de l’ananas cultivé mais dont les fleurs rouges-roses ou jaunes ne donnent pas de fruit. On les trouve généralement sur les branches d’arbre. Celui-ci était par terre .



Ananas en culture



Ananas sauvage en pleine forêt




Fin de balade : une bonne douche dépoussiérante, et à bientôt pour une nouvelle marche !

mercredi 10 février 2010

Le sentier de la Grande Pointe-Trois Rivières - jeudi 4 février 2010




Il a fallu être très très très patient afin d’arriver à notre rendez-vous hebdomadaire ! Une vraie course d’obstacles !!! Accidents, élagages.














Partis depuis 7 heures du matin de Gosier, pour certains, ce n’est qu’à 9h45 que nous nous sommes retrouvés au départ du sentier de la Pointe-Batterie ! Tout le monde débordait d’une énergie électrique !


Pointe de la Grande-Batterie et l'Archipel des Saintes au loin

Nous nous sommes engagés dans un sentier au milieu des manguiers, fruits-à-pain, Galba et poirier pays pour arriver en bas de la grande ravine envahie par les rejets de la mer : bois flottés qui font pétiller les yeux de certaines bricoleuses mais aussi une collection de détritus en plastiques…
Le littoral est constitué d’une végétation taillée en drapeau par les alizés : poiriers pays ou « tabebuia », merisiers,  et raisiniers bord de mer appelés aussi « cocolobas ».


Un crachin donnait une impression laiteuse au paysage, nous nous serions crus dans la campagne bretonne ou irlandaise . Et à 27° degrés, on aurait envie d'y être !


Par endroit, la côte garde encore les stigmates des coulées de lave qui se sont figées en entrant dans la mer.



Au loin, l’archipel des Saintes se dessine en filigrane dans ce paysage particulier.


A la Grande-Pointe ou encore Pointe à la Taste, trois canons aujourd’hui inoffensifs, nous laisse entrevoir ce que pouvait être la ligne de défense et de surveillance qui s’étirait de le Pointe de Vieux-Fort à Goyave. Elle fut mis à mal à plusieurs reprises par les anglais au 18° et au début du 19° dans une région réputée pour l’abondance de ses richesses agricole. Cette batterie apparaît sur une carte de 1775, ainsi que sur les travaux de l’abbé Lazare de Talcy (1766-1780 – ingénieur en chef en Guadeloupe en 1767, on lui doit également le plan de la rade et du port de Pointe-à Pitre de 1773.) lors de la campagne de reconstruction des lignes de défense de la région de Trois Rivières. Face à l’archipel des Saintes, elle constitue un poste avancé pour la surveillance du canal des Saintes et communique avec le fort du chameau par un système de pavillons  et de feux. Elle possède une construction classique, en batterie à barbette et parapet sans embrasure (Une barbette donne des tirs obliques auxquels une embrasure ne se prêterait pas). Les trois bouches à feu en fonte ont été retrouvées in situ , et remontées sur des affûts pour deux d’entre elles. Enfin, c’est ce qu’il en reste ….


La poudrière de la Grande Pointe date du la fin du 18°, elle est faite de pierres et de mortier. Installée à quelques mètres de la batterie qu’elle dessert, la poudrière possède un toit à encorbellement et 4 embrasures en « I » Elle était approvisionnée par le chemin d’une habitation proche, la Coulisse.


En continuant sur le chemin, nous entrons dans l’ambiance très particulière du domaine des figuiers maudits ;  Ils sont disséminés à travers le fouillis végétal. Leurs racines cours au ras du sol sur des dizaines de mètres.

vestiges de l'habitation

La plaine littorale de la Grande-Pointe se distingue par une longue tradition d’exposition aux attaques, qu’il s’agisse de débarquements militaires ou de dégâts dus aux ouragans. Le site resta longtemps consacré à l’élevage. En 1810 cependant, Madame de Saint-Jours décide d’y installer une sucrerie. L‘absence de rivière et l’exposition du site la pousse à opter pour la construction d’un moulin à vent comme source d’énergie motrice. Hélas, le terrible cyclone de 1825 dévasta l’ensemble des bâtiments industriels et le moulin à vent ne fut plus utilisé.


Une sculpture ?


Une sculpture monumentale ?


Un moulin, tout simplement... ou tout du moins ce que le temps et l'oeuvre d'un figuier maudit en ont fait !


Le moulin à vent et la sucrerie date du 18° siècle.  Le moulin à vent est mentionné sur le site dans un inventaire établi en 1772. Il était utilisé pour le broyage de la canne à sucre. 


Ses deux entrées sont voutées et celle du sud est précédée de  trois marches. Il avait probablement un toit pointu (les moulins à toit carré, étaient rares). Du côté opposé aux ailes, partait une perche de bois allant jusqu’au sol (la grande queue). Elle servait à faire pivoter l’ensemble de la toiture et des ailes dans la direction voulue par rapport au vent. C’est le seul vestige de moulin à vent en Basse-Terre. 


En septembre dernier, le figuier maudit a subi un traitement de choc afin de le faire mourir. Le but étant de rénover le moulin, mais les murs envahis seront difficiles à extraire sans endommager la maçonnerie.


L’habitation était également équipée d’un moulin hydraulique, d’une manufacture, construits eux à la charnières des 18 et 19° siècles. Cette habitation à été annexée à l’habitation la Coulisse et a porté sa superficie  à 70 hectares dont 40% était destinés à la canne à sucre. Au 19°, l’activité sucrière se meurt progressivement tandis que le relais économique est assuré par le développement des cultures secondaires (bananes, manioc…) de la Coulisse. Cette dernière devient habitation principale après l’abandon des bâtiments de la Grande-Pointe.
On trouve également un moulin à roucou qui date de 1878. A la base l’extraction de la matière colorante du roucou était obtenue par un lent pourrissement des graines. Vers 1850, la mise au point de moulins à roucou permet un travail plus propre et plus rapide. Cette machine est constituée principalement de deux rolles métalliques tournant à des vitesses différentes, entre lesquels les graines et leur pulpe passent plusieurs fois. La machine est entraînée par une roue hydraulique. 
Il existait 48 roucouyères dont 18 habitations étaient équipées à Vieux-Habitants et 10 à Gourbeyre !


C’est l’entreprise BRISSONNEAU à Nantes qui équipa l’habitation de la Grande-Pointe.


société BRISSONNEAU - lien 1

Dans notre rubrique manuelle, voici Félix qui aujourd'hui nous a fabriqué une flûte  à partir d’une espèce de roseau.



indiens caraïbes

Depuis plus de 2000 ans, des vagues successives de peuplades amérindiennes sont venues, depuis l’Amérique du sud, coloniser les Petites Antilles.




arawaks

Les indiens caraïbes furent les derniers arrivants aux alentours de l’an 1000. Ils s ‘installèrent après avoir pris la précaution de chasser voire de massacrer leurs prédécesseurs, les Arawaks étaient eux de mœurs plus pacifiques. Etabli sur le littoral à proximité des cours d’eau, ce peuple semi-nomade vivait de culture de manioc, de la pêche et de la chasse. Ils furent décimés à leur tour (On ne pouvait vraiment se fier à cette époque !!!)  dès les premières années de la colonisation française débutée en 1635. Quelques familles survécurent à la Martinique et dans le nord de la Guadeloupe jusqu’à la fin du 18° siècle. Il reste aujourd’hui une colonie de descendants des caraïbes dans l’île de la Dominique.


Il faut savoir que la commune de Trois-Rivières possède un ensemble de roches gravées signalé depuis le début du 19° siècle, il regroupe près de 80% des dessins précolombiens connus en Guadeloupe. Cette concentration témoigne de l’existence sur cette commune d’un grand pôle amérindien, haut lieu religieux des premiers guadeloupéens.  En septembre 1995, A l’est de la rivière du Petit Carbet appelé aussi de la Coulisse, deux nouvelles roches gravées ont été découvertes après le passage du cyclone Marilyn.


Par sa taille, cette pierre constitue l’un des plus grands dessins répertoriés dans les Petites Antilles. Elle représente un homme entier avec, fait rarissime (ce n’est pas moi qui le précise !), un sexe masculin très marqué… Deux autres têtes anthropomorphes sont gravées à côté de ce personnage.


Une seconde gravure humaine lui fait face, en contrebas dans l’eau. C’est un personnage féminin qui est ici représenté entrain d’accoucher. On ne sait pas si ses roches étaient à cet endroit à l'origine. En effet, lors de travaux agricoles dans cette partie, il a été prouvé que certaines roches gravées avaient été renversées.


Plage de sable noir


Fin de ballade : rivière la coulisse


Formes pas très accueillantes...


couleurs enivrantes...


formes et couleurs à admirer et à rechercher ...