Aujourd'hui nous migrons vers la Basse-Terre !
C'est l'heure de pointe : La route dans le sens Saint-Rose-Pointe-à-Pitre est aussi encombrée que partout ailleurs en Guadeloupe . Heureux les marcheurs du papillon qui ne subissent pas cette contrainte !
Nous serons une petite trentaine cette fois-ci ! Ca parait impressionnant, mais au départ seulement car durant la balade, au rythme des pas et des affinités, la file indienne fluctue.
En route pour la marche des pointes et des anses !
Notre balade commence à partir de la plage des amandiers. Nous grimpons un morceau de route un peu escarpé et obliquons sur la droite vers la pointe à Latanier. Le sentier ombragé s'annonce agréable, mais très rapidement, comme dans bon nombre de marches, nous sommes confrontés à la dure réalité de notre belle société de consommation : des détritus s'amoncellent un peu partout de par et d'autre du chemin. Tout au long de la marche nous rencontrerons d'autres endroits tout aussi souillés...
Sans commentaire ....
Nous poursuivons, pour aboutir au bord de l'eau. Le ciel bleu, le vent, les vagues qui viennent éclater sur les rochers chevelus d'algues vertes atténuent notre colère et notre contrariété.
Anse Vinty
Au fil de la balade nous pouvons observer dans les anses, des baraques de pêcheurs en tôle et des barques colorées dont les noms ne cessent de nous surprendre : "Quimbe raide", "finance", "l'as"...
A la pointe Nogent, nous apercevons l'îlet tête à l'anglais .
Le chemin continu le long de l'anse de Nogent au milieu des patates bord de mer.
La campagne n'a pas résisté à la pression de la construction, sur la gauche un lotissement résidentiel a poussé face à la mer. Heureusement, elle réapparaît un peu plus loin, et des pêcheurs lancent des filets et pêchent à la canne bien à l'abri dans le lagon. Mais pour combien de temps encore ?....
Mais une difficulté survient ! En toute saison la mer rejoint la rivière Nogent pour des retrouvailles eau salé-eau douce ! Et aujourd'hui, nous avons deux solutions pour passer : se déchausser ou franchir l'estuaire en traversant sur un arbre déraciné. A chacun sa technique, et notre petit nouveau, Claude, s'est très bien débrouillé !!
A la pointe du petit fort, c'est le début du pays des arbres coiffés. Ici, la coupe est toujours la même et la raie invariablement à l'ouest !
Parfois, le coiffeur, Alizé a le coup de ciseau alerte et s'oublie ...
Nos marcheurs qui connaissent ses habitudes préfèrent porter un couvre chef à cet endroit là !
Passé la Pointe Allègre, la mangrove fait son apparition et nous offre un paysage particulier : la forêt prend un bain de pieds !
Peu après, la pointe des îles, l'ilet à Kahouanne et la pointe du vieux fort.
La plage de Cluny est en vue.
Le long de l'anse des îles, nous sommes confrontés à des arbres suicidaires ! Ils semblent se jetter à la mer pour échapper à un paysage trop idyllique...
Non, bien sûr ! Les nombreuses tempêtes ont eu raison de la fragilité des sols qui s'érodent sous l'assaut répété des vagues. A cet endroit, aucune barrière de corail ne vient protéger le littoral.
A ce stade de la ballade, le soleil est plus haut,
la température aussi !
Notre groupe continue vaillamment sa marche ...
tandis que certains (par amitié, nous ne les nommerons pas !) ont pris la poudre d'escampette pour se rafraîchir à l'ombre des cocotiers en profitant du panorama.
Les reprendront nous au retour ?
Le plus sage est de voter !
La plage de Cluny est réputée pour être un site de pontes des tortue marines : la tortues Luth et la tortue imbriquée. Nous n'en avons pas vues, la saison débute au mois de janvier. Certaines pondent sur la plage et d'autres en bordure de végétation ou sous le couvert végétal. C'est la raison pour laquelle on peut observer au dessus de la plage des zones de protection de la végétation. Dans ces enclos la végétation peut se régénérer naturellement, permettre aux tortues d'accéder à leur lieu de ponte et empêcher tout piétinement.
Ces zones végétalisées sont importantes pour deux raisons :
- La densité de la végétation va atténuer la pénétration de la lumière artificielle (à cet endroit nous sommes en bord de route : éclairage public et phares de voiture) qui occasionne des désorientations parfois mortelles chez les nouveaux nés et les tortues adultes.
- La végétation permet, par la fraîcheur et l'ombre qu'elle procure, une répartition des sexes au sein des populations de tortues marines. Les nids placés dans les zones ombragées ont une proportion plus grande de mâles.
Cliquez ci-après pour consulter le site des tortues marine en guadeloupe
Sur la plage nous regardons un moment les énormes vagues qui essaye d'engloutir le premier touriste de la saison !
Sur le retour après avoir récupéré nos deux marcheurs rassérénés, nous passons devant la maison ouverte aux 4 vents. Elle se trouve au bord de la plage et année après année elle se fait doucement ronger par le temps et les tempêtes.
Pour terminer notre incontournable bestiaire :
Un peu de botanique :
Grand lys des Antilles ou lys à l'huile, on le rencontre sur les côtes sèches, mais il s'adapte partout et orne élégamment tout type de terrain.
Comme les saisons ne sont pas franchement marquées, les champignons poussent toute l'année. En Guadeloupe, il y a beaucoup de champignons comestibles, mais ils sont rarement ramassés car méconnus des promeneurs. Il parait que l'on peut trouver des bolets qui n'ont semble-t'il rien à envier à leur cousins européens. A bon connaisseur....
Mais qu'en est il de ce polyphore blanc du poirier ou langue de boeuf poirier ?
Il n'existe aucun ouvrage pour le savoir...
Quelqu'un serait-il tenté par la réalisation d'un guide pratique sur la mycologie?
A la semaine prochaine ....